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Les ombres blanches

    LES OMBRES BLANCHES, DOMINIQUE FORTIER
    Conseillé par Natalia et chroniqué dans le magazine Initiales
    Après Les villes de papier, où Dominique Fortier avait imaginé la vie d’Emily Dickinson, Les ombres blanches nous raconte la publication de son premier recueil de poèmes.
    Nous sommes en 1886, Emily vient de mourir. Celle qui vivait recluse dans sa chambre et se tenait éloignée de la scène littéraire de son époque avait demandé à ce que ses lettres et ses journaux soient brûlés. Mais alors que sa sœur, Lavinia, s’exécute, elle découvre dans un tiroir des centaines de petits bouts de papier : emballages de sucre, coins de sacs de farine, fragments de partitions, et comprend soudain qu’elle a sous les yeux des centaines de poèmes…
    Elle prend la décision de les faire publier pour que les mots de sa sœur ne soient pas oubliés. Aidée de Susan, sa belle-sœur et grande amie d’Emily, et de Mabel, la maîtresse de son frère, qui rêve de se faire un nom dans l’édition, elle va réaliser un véritable travail de fourmi en déchiffrant, recopiant, classant chaque poème pour donner naissance à ce livre qui survivra à Emily comme « une lanterne pour éclaircir les ténèbres ». Ces ténèbres qui ont envahi le cœur de ses proches…
    Dans une langue d’une infinie poésie, Dominique Fortier nous livre aussi une réflexion sur le deuil, l’absence et ce que les disparus nous laissent après leur départ. Elle nous rappelle également que « Sans Lavinia, Emily serait morte comme tombe un arbre dans la forêt quand personne n’est là pour l’entendre, sans bruit et sans écho »  et que c’est ainsi que « la Dame en blanc », qui n’avait publié qu’une dizaine de poèmes de son vivant, est devenue l’une des plus grandes figures de la littérature américaine. Elle qui écrivait : «  Ôtez tout – reste  // La seule chose digne d’un larcin – //  L’immortalité – » aura finalement accédé à l’immortalité littéraire…