Omar Youssef Souleimane est né sur les plateaux du Kalamoune à une quarantaine de kilomètres au nord de Damas. Entre 1999 et 2004 sa famille s’installe en Arabie Saoudite. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique en 2005, il étudie la littérature arabe à l’Université de Homs. Entre 2006 et 2010, il a été correspondant de la presse syrienne, et a collaboré avec de nombreux journaux arabes. Ayant participé aux manifestations pacifiques dès mars 2011 à Damas puis à Homs, il a été recherché par les services de renseignements syriens. Afin d’éviter la prison, il est entré dans la clandestinité et est parvenu à quitter son pays. En 2012, il passe en Jordanie, puis rejoint la France. La France lui a accordé l’asile politique en 2012.

« Je vis une nouvelle naissance, j’ai une nouvelle mère, la France. Comment ne pas considérer ainsi la terre qui m’a protégé, qui m’a offert la liberté de m’exprimer, qui m’a sauvé de la tyrannie et qui m’a donné ce cadeau, la citoyenneté ? Du fait de la situation sanitaire, la cérémonie prévue à l’occasion de la remise de la carte d’identité a été annulée. Qu’importe, j’ai fait ma propre cérémonie avec mes amis.
Certains sont nés ici, d’autres ailleurs. Nous sommes tous allés manger un couscous, le plat préféré des Français. Nous avons trinqué avec du vin italien, et écouté Rachid Taha et Barbara. Voilà la France que j’aime ». Dans ce récit, à la fois politique et poétique, Omar Youssef Souleimane, arrivé de Syrie en 2012 et citoyen français depuis 2022, revient sur son parcours semé d’embûches et de solitude tout en racontant son attachement charnel et littéraire pour son nouveau pays.