Anne Voeltzel

D’origine parisienne, elle a construit sa vie depuis bientôt 30 ans au pied des Pyrénées. Elle y découvre ses beautés et ses dangers et y partage activités et rencontres. Elle s’y nourrit de découvertes et d’émotions. Passionnée de lecture et d’écriture, elle y trouve l’inspiration pour ce second roman, un polar dans ce décor grandiose des Pyrénées.

Des amis, qui s’étaient perdus de vue depuis vingt ans, se retrouvent au refuge d’Arrémoulit à l’invitation de Quentin, fils d’un des anciens du groupe, pour le week-end de Pâques.
De beaux souvenirs à se remémorer, de bons moments à partager, lors de ces quelques jours. Mais les événements et les révélations d’un mystérieux carnet vont venir bousculer à jamais leurs vies bien rangées.

LA CLANDESTINE DE JERSEY, JENNY LECOAT
Conseillé par Natalia et chroniqué dans le magazine Initiales

Jersey – Iles Anglo-Normandes – Seconde Guerre Mondiale - Hedy Bercu une jeune Autrichienne juive trouve refuge sur l’île après avoir fuit Vienne et la menace des déportations. Elle arrive à Jersey, seule, et laisse derrière elle ses parents et sa sœur dont elle n’a plus de nouvelle. Mais la guerre la rattrape et, en 1940, les troupes de la Wehrmacht envahissent l’archipel. Elle qui pensait être en sécurité voit peu à peu l’étau se resserrer sur ses origines juives qu’elle tente de cacher. Soutenue par son meilleur ami, Anton, et sa jeune épouse Dorothea, elle accepte un poste de traductrice pour les Nazis et rencontre Kurt Neumann, un jeune lieutenant allemand dont elle tombe peu à peu amoureuse. Leur histoire est particulièrement risquée mais leur passion sera plus forte que leurs doutes. Hedy profite de sa position au cœur de l’administration allemande pour commettre quelques actes de résistance ; mais bientôt les déportations commencent sur l’île, elles concernent tout d’abord les résidents non britanniques, puis les Juifs. Hedy, démasquée, décide de disparaître et se cache chez Dorothea, alors qu’Anton est parti se battre sur le continent. C’est le début d’une période sombre où la seule joie viendra des visites de son amant que la police secrète commence à soupçonner et à surveiller de très près…
Jenny Lecoat nous raconte l'histoire de ces trois destinées qui se croisent en plein cœur de la guerre et nous plonge avec un grand réalisme dans le quotidien insulaires sous l'occupation. Portée par la beauté des paysages, elle analyse également avec beaucoup de finesse toute l'ambiguïté des sentiments en ces périodes troublées, entre mensonges et actes de bravoure. Ce roman, inspiré de faits réels, rend un magnifique hommage à la force de l'amour et au courage de toutes ces personnes qui risquèrent leur vie pour sauver des Juifs.

LES OMBRES BLANCHES, DOMINIQUE FORTIER
Conseillé par Natalia et chroniqué dans le magazine Initiales

Après Les villes de papier, où Dominique Fortier avait imaginé la vie d’Emily Dickinson, Les ombres blanches nous raconte la publication de son premier recueil de poèmes.
Nous sommes en 1886, Emily vient de mourir. Celle qui vivait recluse dans sa chambre et se tenait éloignée de la scène littéraire de son époque avait demandé à ce que ses lettres et ses journaux soient brûlés. Mais alors que sa sœur, Lavinia, s’exécute, elle découvre dans un tiroir des centaines de petits bouts de papier : emballages de sucre, coins de sacs de farine, fragments de partitions, et comprend soudain qu’elle a sous les yeux des centaines de poèmes…
Elle prend la décision de les faire publier pour que les mots de sa sœur ne soient pas oubliés. Aidée de Susan, sa belle-sœur et grande amie d’Emily, et de Mabel, la maîtresse de son frère, qui rêve de se faire un nom dans l’édition, elle va réaliser un véritable travail de fourmi en déchiffrant, recopiant, classant chaque poème pour donner naissance à ce livre qui survivra à Emily comme « une lanterne pour éclaircir les ténèbres ». Ces ténèbres qui ont envahi le cœur de ses proches…
Dans une langue d’une infinie poésie, Dominique Fortier nous livre aussi une réflexion sur le deuil, l’absence et ce que les disparus nous laissent après leur départ. Elle nous rappelle également que « Sans Lavinia, Emily serait morte comme tombe un arbre dans la forêt quand personne n’est là pour l’entendre, sans bruit et sans écho » et que c’est ainsi que « la Dame en blanc », qui n’avait publié qu’une dizaine de poèmes de son vivant, est devenue l’une des plus grandes figures de la littérature américaine. Elle qui écrivait : « Ôtez tout – reste // La seule chose digne d’un larcin – // L’immortalité – » aura finalement accédé à l’immortalité littéraire…